La fin du benchmark !
Dans le monde souvent très artificiel des états majeurs des grandes entreprises, au moins deux questions reviennent sans cesse pour planifier, simuler ou encore budgétiser l’avenir. Ces 2 questions sont les suivantes:
- Avons nous les ressources pour ?
- Avons-nous la capacité de ?
Pour la plupart de ces états-majors, ces deux questions se ressemblent et pourtant elles cachent deux notions bien différentes. En effet, les ressources (qui désignent ici des ressources techniques, financières ou encore humaines) s’achètent, se copient, se volent…d’où la croyance (vraie seulement en apparence) qu’avec la même quantité de ressources on arrive au même résultat ou au même objectif ! (c’est le fameux benchmark).
- Pourquoi la réalité des faits démontre très souvent le contraire ?
- Pourquoi avec la même quantité de ressources, on atteint 9 fois sur 10 des niveaux de résultats significativement différents ?
Tout simplement parce que derrière la notion quantitative de ressources, il y a la notion qualitative de capacité (talent, intelligence, culture…). Contrairement aux ressources, ces capacités sont beaucoup moins marchandes. Elles s’achètent, se copient ou se volent beaucoup plus difficilement que les ressources. Acheter une quantité est facile. Acheter une qualité est soit difficile soit très cher ! De plus, la répartition des capacités est contrairement à la répartition des ressources très inégalitaire. Il est très facile de repartir une quantité de façon égalitaire. Il est très difficile, voire impossible, de repartir une qualité de façon égalitaire !
Le modèle économique industriel qui se meurt sous nos yeux était un modèle économique essentiellement basé sur les ressources. Le modèle économique néo-artisanale qui émerge sera un modèle basé sur les capacités. Chacun peut maintenant anticiper les profonds changements que ce changement de paradigme induira…et la claque qu’il affligera à des notions aussi niaise que le benchmark !
Pour réaliser un projet quelconque, il faudra toujours détenir à la fois des ressources (matérielles) et des capacités (immatérielles) mais c’est l’importance relative de ces 2 ressorts de la compétitivité qui va redistribuer les cartes dans les années à venir. Anticipons que dans la logique néo-artisanale qui émerge la cohérence des capacités prime sur la puissance des ressources !