Nous vivons dans un monde CIA – Complexe, Incertain et Ambigu
et c’est pour cela que notre niveau de maitrise devient très relatif. Cette incertitude peut aller jusqu’à la peur : La peur de manquer, la peur de l’étranger, la peur du déclassement, la peur de l’insécurité, bref la peur de l’incertitude. Ce retour de l’incertitude est un marqueur constant des périodes de transition voire des périodes chaotiques. Evidemment, cette incertitude peut aller jusqu’à générer une certaine anxiété due à une projection de choses, qui souvent n’arrivent pas. Malgré cette constation, nous sommes tous dans une forme d’incertitude. Regardons donc cette incertitude comme saine et normale. Cet état d’esprit peut que nous aider car dans un monde devenu chaotique (tout sauf stable), effervescent (tout sauf tranquille) ou encore erratique (tout sauf prédictible), on mesurera très certainement dans un proche avenir, l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitude qu’il peut supporter. L’incertitude est d’ailleurs devenue si courante que sa maitrise devient certainement la compétence clé pour les années à venir. En effet, dans les périodes de profonds changements, nous ne savons jamais où l’aventure va nous mener ! L’incertitude est un risque que l’on ne pas quantifier et c’est souvent pour cela qu’elle nous angoisse.
Pourtant l’incertitude a aussi ses bons côtés !
On peut remarquer par exemple que le prix à payer pour sa liberté est souvent l’incertitude car, en général, on devient libre quand on sait ce que l’on veut en acceptant de ne pas toujours maitriser là où l’on va ! En effet, on ne connaît quasiment jamais la liberté dont on rêve en obéissant à la sécurité des autres. En revanche, on connaît parfois la liberté que l’on mérite en affrontant l’incertitude et en prenant des risques. Entre l’indétermination parfois trop hésitante et les certitudes parfois trop rigides, accepter l’incertitude est souvent la bonne posture pour se sentir le plus serein possible devant le risque à prendre. L’incertitude au fond, quand elle n’est pas synonyme d’inquiétude, est toujours un espace de liberté et de créativité. La vraie liberté est l’art de transformer les incertitudes extérieures en quiétude intérieure ! Dit autrement, la seule manière de répondre à l’incertitude extérieure, c’est une forme de quiétude intérieure ! Là est peut être notre seul DéFi : Déployer sa Force Intérieure pour transformer l’incertitude en un moteur de vie et non un frein à notre existence. Il ne peut pas y avoir de liberté sans incertitude. Là est tout le charme et la difficulté d’être à la fois libre et serein.
Face à l’incertitude, construisons notre confiance en nous.
Un autre bon côté de l’incertitude est de nous aider à comprendre qu’aucun chemin nous mène vers un avenir plus sûr que le passé et le présent. Il n’est pas possible de façonner un avenir plus sûr ! En revanche, plus on comprend ce qui nous arrive, plus on assume l’incertitude, plus on s’arme de scénarii alternatifs, plus on « maîtrise », autant que faire se peut, son cheminement. A l’inverse, face à l’incertitude, commencer à croire au miracle est un symptôme fort d’une désespérance qui monte. Et pourtant, quand l’incertitude devient plus fréquente que les certitudes, on perd son temps en voulant se rassurer ou rassurer les autres. Derrière nos doutes et nos incertitudes (mais aussi derrière nos désirs et nos intentions) se cache au fond souvent cette même question : Quelle est, au fond, ma dose de confiance en moi ? Cette réalité renvoie à une notion vue plus haut : Face à l’incertitude extérieure de notre environnement, la SEULE réponse est la construction d’une certitude intérieure, c’est-à-dire une authentique confiance en soi, sans esbroufe, sans fanfaronnade, sans fausse modestie.
Il est temps de se réapproprier l’incertitude
Nous avons vécu pendant plus de deux générations une existence dictée par l’ordre (la linéarité, la règle, l’homogénéisation, la prévisibilité, la perfection… ). A l’évidence, nous sommes rentrés dans un environnement plus turbulent (les interactions augmentent en nombre et en intensité), plus changeant (les règles sont moins fréquentes et les aléas plus nombreux) et donc dans un monde moins stable (les imprévus augmentent). Les années à venir seront donc marquées, par un certain degré de désordre (l’incertitude, la variabilité, l’imperfection, la volatilité, l’inconnu, le bouleversement)… Dans ces périodes de désordres, de doutes ou d’incertitudes, nous avons parfois tendance à nous rassurer par l’utopie (le rêve de demain) ou par la nostalgie (le rêve d’hier) mais force est de constater que tout cela se termine souvent en nostalgie des utopies ! Poursuivons donc nos réflexions par quelques principes de bon sens pour se frayer son chemin dans l’incertitude ambiante :
- Principe 1 : Quand vous êtes dans le doute, faites un pas en avant …
- Principe 2 : Faites la paix avec votre passé si vous ne voulez pas être en guerre dans le futur.
- Principe 3 : Débarrassez-vous de ce qui n’est pas essentiel.
- Principe 4 : Personne n’est responsable de votre joie de vivre, sauf vous.
- Principe 5 : Aussi bonne ou mauvaise qu’une situation soit, elle changera.
- Principe 6 : Le meilleur est à venir … si vous le souhaitez vraiment.
Pour conclure
Ce qui manque le plus au fond pour apprécier l’incertitude que nous propose notre époque, c’est un profond renouvellement de la manière de vivre ! On ne peut pas réinventer une époque sans réinventer notre manière d’exister. Concluons donc notre réflexion en réalisant qu’il devient peut être utile de quitter les certitudes mécaniques (du style si A donne B alors B donnera C (qui partout sont de moins en moins vérifiées) pour accepter les possibles émergences (Si A rencontre B alors naitra C même s’il est impossible de connaitre à l’avance la nature exacte de C). Encourager ce changement de logique, c’est préférer une incertitude éclairante à une certitude aveuglante !