Faire de l’extraordinaire avec des gens ordinaires?
Manager de demain, tenez vous prêts à faire de l’extraordinaire.
La complexité au contraire de la complication crée de la valeur ajoutée en créant un tout supérieur à la somme des parties. Les managers qui survivront au changement de paradigme en cours seront celles et ceux qui sauront faire des choses extraordinaires avec des gens ordinaires en créant de nouvelles logiques et de nouvelles structures dans les organisations et les environnements de demain: faire de l’extraordinaire avec des gens ordinaires.
L’entreprise doit rester un système profitable
Le manager doit adapter sa logique entre hardware et software
Une entreprise est un système ouvert, en prise permanente avec son milieu. Elle doit être en phase avec lui. Or, le milieu socio-économique est en profonde transformation. Ce passage d´un paradigme à un autre est semblable à la métamorphose d’une chenille en papillon: Il est douloureux et délicat voir dangereux à négocier car même si la chenille et le papillon sont le même animal, leurs structures et leurs logiques de vie sont radicalement différentes. Par analogie, la question fondamentale posée aux managers postmodernes devient donc: Quelles métamorphoses faut il mener en terme de structure et de logique dans les organisations de demain pour rester une entreprise profitable et agréable malgré la profonde transformation de notre environnement socio-économique?
Avant de répondre à cette question, disons en préambule que dans les entreprises, comme ailleurs, on ne change pas de structure ou de logique facilement! Tous ceux qui ont du mener un changement organisationnel et/ou culturel le savent! L´art du management postmoderne, c´est l´art de faire faire des choses extraordinaires à une équipe de gens ordinaires ! Ce contraste résume à lui tout seul toute la difficulté et l’ampleur de la tache.
Pourquoi est-ce si difficile de mener ces métamorphoses pourtant indispensables ? Tout simplement parce que notre réflexe face aux mutations en cours n´est pas de s´adapter comme le fait la chenille en devenant papillon. Notre réflexe de manager (ordinaire) serait plutôt de faire une chenille qui vole ou un papillon qui rampe. Autrement dit, notre réflexe est de compliquer ou de sophistiquer les choses plutôt que de radicalement les changer. Tout se passe comme si nous préfèrerions de vraies complications aux vrais changements! Quelle erreur! En effet, nous le savons, compliquer les choses c´est inéluctablement consommer plus de ressources pour ne produire aucune ou très peu de valeur ajoutée. La chenille ne volera jamais aussi bien que le papillon et le papillon ne rampera jamais aussi bien que la chenille quelques soient les efforts réalisés et les ressources investies.
Faire des choses extraordinaires avec des gens ordinaires et des managers ordinaires?
Expliquez pourquoi, laissez faire le « comment »!
La réponse est d’ordre méthodologique. Nous avons tous appris à être cartésien c’est-à dire à croire que tout, y compris l’économie ou l’entreprise, pouvait se ramener à un assemblage mécanique et analytique de composants. Or cela est faux dès lors que la complexité, c’est-à-dire un tout qui vaut plus que la somme de ces parties, pointe le bout de son nez. La complexité du monde socio-économique ayant drastiquement augmenté en quelques décennies, l’entreprise doit impérativement se mettre au diapason de cette évolution en devenant elle-même un système complexe. Or, tout système complexe a quatre caractéristiques qui chamboulent toutes les méthodes du management modernes et qui posent les exigences du management postmoderne.
1. Un système complexe est au service de sa finalité et non de ses modalités. Le temps des procédures et des standardisations est révolu. L´entreprise doit donc apprendre à résonner en termes de « pour quoi faire ? » et non plus en termes de « comment faire ? ». Un collaborateur qui comprend le pourquoi trouvera lui-même le comment. Être un manager « réservoir de sens » plutôt qu´un manager « détenteur d´un savoir ou d´un pouvoir universel » est une première piste pour faire faire des choses extraordinaires à des gens ordinaires.
2. Un système complexe est non déterministe c’est-à-dire imprévisible. Le temps des plans est révolu. Il faut apprendre à penser en termes de synchronisation et non de planification. Quand il devient impossible de savoir précisément où l´on va, autant savoir précisément pourquoi on y va et avec qui ! Ainsi la finalité n´est plus le bout très aléatoire du chemin. La finalité est le chemin bien réel et bien concret celui là . Faire vivre la finalité au quotidien à nos collaborateurs sans la rattacher à une destination souvent aléatoire, voilà une deuxième piste pour faire faire à des gens ordinaires des choses extraordinaires.
3. Un système complexe est holistique c’est-à -dire non réductible à ses constituants. Le temps des performances analytiques est révolu. Il faut diversifier les critères d’évaluation et y intégrer de nombreuses dimensions globales. L´intention collective est l´une de ses dimensions globales. L’intention collective est probablement une des phases les plus difficiles et une des phases les plus nobles dans la vie d’une organisation, d´une entreprise ou d´une tribu. En effet, cette intention collective c´est souvent une image ou des mots plutôt que des chiffres. Elle doit donc être conçue comme un véhicule pédagogique pour faire comprendre à quiconque, la finalité spécifique que l´équipe veut vivre. Cette intention, c’est comme si c’était le mot de passe pour mettre en marche l´équipe ! Analyser la performance individuelle sur la base d´une contribution à une intention collective, voilà une 3ième piste pour faire faire des choses extraordinaires à des gens ordinaires.
Manager: utilisez la complexité pour produire de la valeur
La complexité, au contraire de la complication, est la seule vraie productrice de valeur ajoutée dans l’entreprise puisque, grâce à elle, le tout vaut plus que la somme de ses parties. Seules les entreprises élevant leur niveau de complexité résisteront au changement de paradigme en cours. Celles qui répondront à la complexité par la complication disparaîtront. Faire faire des choses extraordinaires à des gens ordinaires est possible. Cela passe par un facteur que l´on appellera entre nous, un peu comme un mot de passe, le facteur H. Tout ce que nous avons écrit dans les quelques lignes ci-dessus, constitue quelques unes des différents formes que peut prendre ce Facteur H chez les managers postmodernes de demain !