Comment resynchroniser la logique politique et économique ?
La crise : une désynchronisation entre un monde qui se vit et un monde qui se dit
Le divorce entre les entrepreneurs et les élites politiques est désormais consommé. En effet, le modèle politique a peu à peu perdu contact avec la logique de l´économie réelle par opposition à l’économie virtuelle issue de la financiarisation du monde. La crise n´est au fond rien d´autre que l´illustration de ce profond décalage entre un monde économique en pleine explosion et un monde politique en pleine implosion. Cette désynchronisation entre la logique politique et la logique économique donne souvent l´impression à nos concitoyens qu´il y a un monde qui se vit et un monde qui se dit ! L´un se vit au quotidien et dans l´anonymat au sein des entreprises et des organisations, l´autre se dit et se raconte de manière toujours très médiatique et parfois même un peu démagogique.
Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement par une erreur méthodologique. En effet, les politiques continuent de vouloir faire rentrer la réalité des choses dans un modèle établi, en l’occurrence un modèle technocrate et centralisée donc abstrait. Chacun comprendra facilement que la réalité théorique issue de ce modèle est parfois fort éloignée de la réalité pratico-pratique vécue par les gens qui travaillent et qui entreprennent au quotidien sur le terrain.
Changer de logiciel pour changer de modèle : Une nécessité pour vivre de nouvelles expériences
Comment, malgré ce fossé apparent, resynchroniser la logique politique et la logique économique avec les réalités de tous les jours? En exigeant des élites politiques et économiques qu’elles changent de logiciel! L’ère moderne voulait tout expliquer et tout maîtriser par un modèle rationnel, technocrate et centralisé. A force d’approximations et d’affirmations de plus en plus fausses « pondues » par ce modèle de plus en plus obsolète, les élites contrôlent tout mais ne maitrisent plus rien ! Ce paradoxe entre contrôle total et maitrise partielle signe une erreur méthodologique patente. Enfermées dans leur tour d’ivoire et leurs différents clientélismes, les élites ne perçoivent même plus (en tout cas on peut en douter) que le quotidien des Français échappe à leur action surplombante et parfois aveugle. Pire, ces élites pénalisent ou culpabilisent parfois les gens qui produisent et fabriquent la richesse et la valeur ajoutée dans notre pays.
Le courage politique nécessitera d´entreprendre autrement
Pour que 2013 et les années qui suivent soient réellement des années utiles, nous devons passer à autre chose, nous devons tourner une page! Le courage politique réclame d’en finir avec les rentes de situation. Resynchroniser l´action politique et économique reposera sur la capacité des élites à accepter un renouvellement des forces économiques. Les entrepreneurs d´aujourd’hui et de demain ne sont plus les entrepreneurs d´hier. Le logiciel économique a muté et le logiciel politique a « buggé » face à cette mutation. ! Arrêtons d’expliquer les choses par des raisonnements de plus en plus démagogiques et commençons (ou plus exactement recommençons) par présenter les choses honnêtement et concrètement telles qu’elles sont vécues par les entrepreneurs sur le terrain.
Cette différence apparemment anodine entre explication et présentation des choses mérite un développement pour illustrer l’erreur méthodologique dont nous parlions quelques lignes au dessus. En effet, le progrès, la liberté et le bonheur ont toujours été expliqués par les élites comme une belle histoire qui permettait au corps électoral d’attendre sans trop se désespérer et garder intacte la conviction que les politiques pouvaient fabriquer du progrès, de la liberté et du bonheur surtout si vous votiez utile !
Manager autrement son existence : L´atout numéro un des forces vives de demain
Malheureusement pour certains et heureusement pour d´autres, nos concitoyens quittent doucement l´âge de l´adolescence pour rentrer dans une phase plus adulte. En effet, chacun s´aperçoit chaque jour un peu plus que plus grand-chose n´arrivera d´en haut et qu´il est temps de se prendre en main. Nous devrons en effet sans tarder passer du « principe de réalité », asséné parfois avec beaucoup de cynisme par les élites politiques, au « principe de responsabilité » qui doit lui tenir vraiment compte du réel ! En effet, le vrai paradoxe de ce « principe de réalité » est qu´il est souvent très éloigné du réel. Il est parfois si lointain et si abstrait qu´il peut faire confondre à toute une chaine alimentaire de la viande de cheval et de la viande de bœuf! Pour que s´applique enfin ce principe de responsabilité, nous devons revenir à une logique artisanale et locale. Ainsi, les élites politiques et économiques de demain ne seront plus ces technocrates supposés intelligents qui expliquent les choses à des gens supposés les écouter et les croire mais de réels éclaireurs, facilitateurs et coordinateurs de la vie locale économique !
Éthique et résonance : les deux intentions des futures élites
En se comportant ainsi, les élites de demain deviendront à leur tour des entrepreneurs. Leur rôle consistera alors à présenter les choses telles quelles sont aux concitoyens avec une éthique capable de résoudre la crise de confiance généralisée dans la laquelle nous nous enfonçons et un modèle méthodologique adapté aux phénomènes observés et capable de résonner avec les problèmes rencontrés au quotidien. Charge aux concitoyens, une fois éclairés, de s’organiser, individuellement et collectivement, pour devenir autonomes, créatifs et responsables ! Puisse 2013 être l’année zéro de cette nouvelle ère qui verrait la réhabilitation d’une politique favorisant et facilitant la vie d’entrepreneurs libres et responsables! Ainsi, nous aurions au moins une chance de resynchroniser la logique politique et la logique économique pour retrouver un élan vital et une nouvelle compétitivité!
Intuition, Innovation, Synchronisation : trois mots de passe postmodernes ?
Pour avoir au moins une chance de retrouver un élan politique et économique synchronisé, rappelons-nous que nous naissons tous avec un capital créatif et intuitif important. C’est seulement ensuite que « le moule » et ses institutions nous rendent très majoritairement plus analytiques et plus conformistes. Pour retrouver leur capital créatif, les élites devront se libérer de quatre peurs dont se libèrent les vrais entrepreneurs: La peur de d’inconnu, la peur du jugement, la peur du premier pas et la peur de perdre le contrôle.
Il y a dans cette quadruple libération, un programme initiatique quasi obligatoire pour les élites de demain pour recréer un espace de vie et de compétitivité à la française dans notre beau pays. Ce nouveau logiciel comportemental fonctionnera à l´aide de 3 mots de passe postmodernes : Intuition, Innovation, Synchronisation. Tout un programme et surtout un tout nouvel état d´esprit pour nos futures élites !