Les écoles de management.
Les écoles de management postmoderne: former des managers moins métallique et plus sensible?
Les écoles de management forment depuis quelques décennies des acteurs assujettis à la performance économique avec tableaux de bords à l’appui pour suivi et contrôle. L’ère postmoderne implique des acteurs moins automatisés et plus créatifs pour s’adapter aux enjeux socio-économique de notre temps.
La raison est au centre des programmes des écoles de management que fréquentent nos enfants ou les futurs cadres. Les écoles de management ont former des générations et des générations de cadres qui ont été enduits de raison parfois jusqu’à saturation pour manager les organisations et les entreprises modernes. Le monopole et les excès de la raison nous ont conduit aux impasses ou aux limites que nous connaissons aujourd’hui en management et dans l’enseignement au coeur des écoles de management.
Que doit devenir la raison pour dépasser et transcender ces impasses et ces limites ? Quelle serait dans de nouvelles écoles de management, la nouvelle école de la raison ?
Le management postmoderne et la raison sensible
La raison doit devenir moins métallique pour devenir plus passionnée. Nous l´appellerons la raison sensible !
Ces 3 émergences de la raison auront 3 intentions pour redonner au management dans les entreprises un nouvel élan et une nouvelle vitalité pour:
- Passer d’un contrat social guidé par une raison métallique à un pacte social animée par une raison sensible
- Passer d´une morale collective inculquée par l’autre ou par l’extérieur à une éthique personnelle ou tribale ouverte à ses convictions et à ses passions.
- Arrêter de s´étaler ou de conquérir souvent péniblement parfois inutilement la raison des autres pour commencer à s´élever avec noblesse et servir avec fécondité sa raison interne.
Puissent ces nouvelles formes de raisons, être enseignées très vite dans les EMPM (Ecoles de Management Postmodernes) pour former une nouvelles générations de managers moins métalliques et plus sensibles, moins obéissants et plus engagés, moins conquérants et plus coopératifs.
Puissent les écoles de management s’imprégner de cette tendance pour former les managers aptes à recréer de la performance au sein de nos entreprises…
En route vers un nouvel écosystème managérial!
A chaque nouvelle donne socio-économique, une nouvelle donne managériale émerge. En effet, le monde change et les organisations changent.
Une nouvelle atmosphère s’immisce irréversiblement et irrémédiablement dans nos sociétés dites avancées. Bien évidemment, les organisations et leurs managers doivent s’adapter pour répondre au nouvel écosystème que crée cette atmosphère post-moderne.
Quand on est manager responsable aujourd’hui, il ne s´agit plus seulement de s´adresser mécaniquement aux salariés pour espérer performer. Il devient également nécessaire de s’adresser à toutes les autres facettes importés par les salariés au sein de leur entreprise ou leur organisation. C’est à l’évidence un saut de complexité que nous devons comprendre, digérer et gérer.
Quelle est cette mue managériale que nous constatons un peu plus chaque jour ?
Schématiquement, nous constatons que d’un côté:
- Nous avons des entreprises et des managers qui font dans le « prêt à porter ». L’objectif c’est de « dérouler » mécaniquement des plans, des normes, des process ou encore les programmes de formations. L’enjeu est mis sur un déroulement standard, partout et auprès de tous.
- De l´autre côté, les collaborateurs veulent du sur-mesure ou de la haute couture partout et dans tout. Ils veulent exprimer leur satisfaction ou leur mécontentement à utiliser tel ou tel outil ou à implémenter telle ou telle stratégie ou plan d’action. Le jeu est de prendre ce qu’il y a de bien et de « jeter » le reste…
C’est de cette dualité, entre la volonté de faire du prêt à porter d’un coté et du sur-mesure ou de la haute couture de l’autre, qu’un nouvel écosystème entre managers et managés est en train de naître. Les échanges entre les différentes parties prenantes d´une organisation ou d’une entreprise sont en passe de se réorganiser.
La nouvelle donne de l’ère post moderne qui émerge sous nos yeux a redistribué les cartes. La donne entre les différents acteurs est en train de changer parce que les motivations changent des uns et des autres évoluent.
Manager porteur de sens
Quel est l´objectif fondamental du management postmoderne que nous devons créer pour s’adapter aux nouveaux leviers de motivations de nos collaborateurs ?
Réconcilier la performance économique et la performance sociétale c’est à dire la performance humaine et environnementale.
Le management postmoderne a une ambition : redonner la main à l’Humain en prenant conscience de 2 points occultés par les messages de facilité et de bonheur en libre-service véhiculés par l’ère moderne :
1/ L´homme vit dans un environnement clos : la planète. Sa survie dépend donc de sa performance écologique
2/ L´homme dépend de l´homme donc l´intérêt individuel dépend de l´intérêt collectif et vice versa.
Très vite, le challenge de nos entreprises ou organisations sera de prendre en compte cet écosystème naissant car sa survie en dépend !
L´entreprise doit reconsidérer ses objectifs : Certes la performance économique et financière est incontournable pour assurer la pérennité des activités et donc l´emploi, mais cette performance économique et financière doit se réconcilier avec les acteurs de cette performance c’est à dire le capital humain (dirigeants, managers, salariés) et les ressources limitées de la Planète.
Passer d´une vision dualiste (qui oppose) à une vision moniste (qui réconcilie) voilà le défi du nouvel écosystème que chaque manager de demain créera, construira pour devenir un manager porteur de sens.