Parfums d’été
Le management, au fond, c’est réaliser des choses extraordinaires à partir de choses ordinaires grâce à des managers à la fois vrais et hors normes. Six parfums composent l’alchimie de ce type de leadership : un parfum de noblesse dans l’intention, un parfum de fécondité dans l’imagination, un parfum d’excellence dans l’action, un parfum de frugalité dans la dotation, un parfum d’élégance dans la relation et un parfum de simplicité dans l’organisation.
Un parfum de noblesse dans l’intention
C’est ce que l’on pourrait appeler la « magification » c’est-à-dire la capacité du manager à transmettre une vision sublimée de la mission ou du métier. Du sens, encore du sens, toujours du sens. Pour transmettre cette vision sublimée, le manager postmoderne fera converger mission et vocation. La vocation s’oppose à l’illusion et la convergence entre mission et vocation donne une signification et une direction à la progression et à l’action demandées. En pratique la noblesse d’une intention c’est comprendre que quand on est dans sa vocation ont fait des efforts, on se dépasse, on se transcende, sans se briser, sans se détruire, sans s’épuiser ou se torturer. La noblesse de l’intention n’est donc pas de viser loin ou de viser haut mais de viser juste.
Un parfum de fécondité dans l’imagination
Dans une ère à venir ou rien n’est encore écrit, le moteur principal de la performance sera certainement la capacité de créer, d’imaginer ou encore d’innover. L’unité de mesure de cette capacité de création sera la fécondité. En pratique, la fécondité est la capacité à faire produire des réflexions, des actes et des comportements exclusivement au service de l’intention pour faire émerger une équipe toujours plus consistante. La fécondité c’est la capacité à identifier les gestes clés et actions rentables et à focaliser les énergies sur ces gestes et sur ces actions. En ce sens, la fécondité est une forme de « concentration » des gestes et des actions pour faire progresser l’intention. Etre toujours plus consistant permet de réveiller les indolents que rien ne touchent, les paresseux que rien ne bougent, les nonchalants que rien ne motivent et les mollassons que rien ne forgent. La fécondité est une des plus belles signatures du manager en assurant une cohérence, dans la durée, à l’unité et à l’efficacité de l’action collective.
Un parfum d’excellence dans l’action
Tous les savoirs, savoir-faire et savoir-être cultivés par un manager n’ont de sens que s’ils cultivent des territoires d’excellence. Chacun possède en lui, ces territoires pleins de ressources souvent ignorées : des mémoires, des talents, des dons, des potentiels, des idées. Ces territoires sont des patrimoines intérieurs que le manager doit flairer, gérer, entretenir et enrichir avec constance et persévérance. Ces territoires représentent les ressources, la caisse à outils et les matériaux du manager. Ils méritent le plus haut niveau d’attention. En pratique, l’excellence en management c’est tout simplement faire mieux que bien ce que l’équipe a à faire en cultivant ces territoires. L’excellence, ainsi définie, est une forme d’ « initiation » permanente guidée par un manager « éleveur de talent » au service de la véritable vocation de chaque entreprise : la maitrise de savoir-faire spécifiques connus et reconnus.
Un parfum de frugalité dans la dotation
Le manager de demain ouvrira une nouvelle ère de l’écologie. Le spectre de cette écologie se situera entre voracité pour tout et anorexie en tout. Entre ces deux extrêmes vient-la notion de frugalité c’est-à-dire l’idée de faire juste ce qui est utile ou de faire beaucoup mieux avec beaucoup moins sans austérité ni privation. La frugalité sera une ligne managériale engendrant partout et en tout plus de qualité et moins de quantité. Elle poussera donc à nous élever plutôt qu’à nous étaler. Cet art de la frugalité sera aussi un art managérial en faisant émerger beaucoup de jouissance pour toutes celles et tous ceux qui réussiront à faire beaucoup avec peu. Un sentiment d’utilité et d’efficacité sera bien évidemment la conséquence de cette frugalité recherchée et assumée. Faire mieux avec moins est une forme de « sacralisation » car il y a quelque chose de l’ordre du divin à produire plus de qualité avec moins de quantité. .
Un parfum d’élégance dans la relation
Après une ère moderne marquée par l’uniformisation et la standardisation du style (le même moule partout et pour tout le monde), la relation à l’ère postmoderne sera résolument tournée vers l’élégance en général et vers l’élégance de l’éthique en particulier. Cette élégance de l’éthique en management commence par faire comprendre à ses collaborateurs que liberté et responsabilité fonctionnent comme un couple : l’un ne va pas sans l’autre. Ce couple liberté-responsabilité marquera profondément l’art du manager de demain surtout après avoir voulu faire croire à certains que l’on pouvait être libre de tout sans être responsable de rien. Pour un manager, rendre son collaborateur libre et responsable est une forme de « singularisation » car cela correspond à la capacité de considérer l’autre comme un acteur engagé et une personne autonome. Quelle que soit son éthique, le critère d’élégance permet de construire les choses les plus harmonieuses, les plus fertiles et les plus durables. Même si elle facile à reconnaitre, l’élégance du manager est souvent difficile à définir. Retenons pour faire simple que l’élégance managériale est cette aisance dans le fond comme dans la forme qui rend presque naturelle la relation aux autres et à son environnement.
Un parfum de simplicité dans l’organisation
A L’ère qui s’ouvre devant nous, à une situation complexe, il faudra répondre par une réponse simple (à ne pas confondre avec une réponse facile). L’ère de demain sera l’ère de la simplicité. Au sens noble du terme, la simplicité est un ce qui rend les choses à la fois légères et efficaces. En pratique, l’organisation mise en place par un manager devra donc toujours être des plus légère et des plus efficace possible afin d’être la moins envahissante et la moins encombrante possible. On « magnifie » rien, on « sacralise » rien, on « singularise » rien, on « initie » rien quand on est surchargé et encombré par les process. Faire simple fait aussi émerger plus de spontanéité et de réactivité dans nos actions, dans nos échanges et dans nos comportements. Faire simple permet enfin une forme de « ludification » en rendant les choses plus plaisantes et plus ludiques, ce qui contribue à se focaliser sur le jeu plutôt que sur les enjeux.
En guise de bouquet final sur ces parfums d’été, disons que :
- Votre noblesse vous parfumera de sagesse
- Votre imagination vous parfumera d’intuition
- Votre excellence vous parfumera de consistance
- Votre frugalité vous parfumera de légèreté
- Votre élégance vous parfumera de pétillance
- Votre simplicité vous parfumera d’efficacité
Dirigeant, entrepreneur, manager, formateur, entreprise, startup, salarié…à chacun de nous maintenant de parfumer, à sa convenance, son été et sa future rentrée professionnelle!
Quel est votre parfum de l’été?
Quel est votre illustration pour l’un de ces parfums d’été?