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Le « Mes Mots » du manager postmoderne

mardi 14 janvier 2014

Le « Mes Mots » du manager postmoderne

Pourquoi le « Mes mots » du manager de demain?LE MES MOTS DU MANAGER MPM

La performance financière ne sera plus l’étalon unique de richesse dans l’économie de demain. Ce n’est plus soutenable. Ce n’est plus souhaitable. Ce n’est plus rentable ! Dans beaucoup d’organisations, l’après modernité est déjà là et réinvente chaque jour un nouvelle espace-temps économique. Dans ce nouvel espace-temps, de nombreuses passerelles sont à construire pour organiser autrement notre temps et notre espace de travail ! L’économie de demain sera résolument entre les mains de ceux qui saisiront ce changement de paradigme pour accompagner harmonieusement la mutation des savoir-faire.

Quelle sera la place du manager moderne dans ce nouveau temps économique ? Deviendra-t-il un entrepreneur des temps postmodernes ? A l’inverse, quelle sera la place de l’entrepreneur moderne dans ce nouvel espace économique ? Deviendra-t-il un manager des espaces postmodernes ?

C’est, implicitement, à la recherche de ces réponses vitales que vous invite la lecture de ce petit dictionnaire du manager-entrepreneur postmoderne. Chacun y puisera ce qu’il veut, quand il veut en se rappelant cette citation du philosophe Henri Bergson qui écrivait : « L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire ».

Petit lexique du manager postmoderne

Agilité : Les structures modernes étaient symbolisées par la force du chêne. Les structures postmodernes seront symbolisées par l’agilité du roseau C’est clairement cette agilité que certains talents ou certains créatifs recherchent en rejoignant les start-up ou les incubateurs postmodernes parfois au prix d’une rémunération moindre. Que signifie « agilité » ? L’agilité est une rencontre astucieuse de  rapidité, d’adéquation, d’imagination et de souplesse. L’agilité est, en somme, un état d’alerte permanent, une sorte de 6ème sens.

Beau : l’ère postmoderne sera une ère esthétique donc sensible. La naissance et le développement du design a fait émerger l’art du beau. Tout est esthétique aujourd’hui et bientôt même le management sera influencé par le gout du beau et du « sensible » !

Créativité : La créativité sera au centre de la nouvelle logique économique. Notons au passage que la créativité est une source d’agilité importante car elle permet d’inventer de nouvelles solutions, de nouvelles ripostes ou de nouvelles alternatives astucieuses et plus efficaces que les précédentes. La créativité est aussi un excellent compagnon durant les périodes de changement et de mutation. S’inscrire et se projeter dans un nouveau modèle économique c’est donc forcément cultiver sa créativité. Adapter au management la créativité c’est s’entraîner à développer et réinventer le savoir-faire de son équipe pour renouveler et adapter son offre aux évolutions des besoins ou des envies de ses clients.

Dépassement : N’en déplaise aux sportifs, le dépassement ne se limite pas à un effort physique surhumain! Le dépassement en management c’est d’abord l’art d’aller chercher en soi des ressources, des potentiels ou encore des possibles encore non explorés ou non exploités pour faire mieux que bien ce que nous avons à faire. Pour transcender les limites et les impasses du modèle économique moderne usé jusqu’à la corde, le manager postmoderne entraînera son équipe à se dépasser pour trouver des réserves encore inexploitées ou inexplorées.

Excellence : une entreprise c’est d’abord un  métier c’est-à-dire l’ensemble du savoir-faire différenciant et producteur de la valeur ajoutée. L’excellence se définira donc comme  l’intention permanente du manager postmoderne de positionner puis de maîtriser parfaitement les gestes gagnants de son métier pour démarquer et différencier nettement son équipe et son entreprise de la concurrence.

Frugalité : la frugalité pour un manager postmoderne sera la capacité de faire plus avec moins pour répondre à la logique de pénurie dans laquelle nous sommes déjà rentrés (pénurie d’énergie, d’espace, de talents) et aussi la capacité à faire rimer moins avec mieux pour nourrir la logique économique néo-artisanale qui découlera de ces différentes pénuries créées par les gaspillages du modèle économique très industriel du XXème siècle. Le prolongement naturelle de cette frugalité choisie est la notion de fécondité qui sera, à l’ère postmoderne, l’unité de mesure de la capacité de création avec une intention obsessionnelle : toujours plus d’intelligence et toujours moins de matière pour prendre en compte la nouvelle donne de l’ère postmoderne : toujours plus de ressources mentales toujours moins de ressources naturelles !

Générosité : la générosité occupera une place centrale à l’ère postmoderne. En effet après l’ère moderne ou chacun a cru possible de recevoir plus qu’il ne donnait, la logique va s’inverser et chacun devra apprendre la frugalité c’est-à-dire faire en tout beaucoup mieux avec beaucoup moins en autre pour stopper le gaspillage des ressources naturelles et humaines. Cette noblesse et cette éthique de comportement devra bien entendu être incarnée en priorité par les managers s’ils veulent prétendre incarner une certaine autorité aux yeux de leur équipe.

Harmonie : Il y a harmonie si un plus un donne quelque chose qui soit autre et plus que deux. L’enjeu du manager de demain sera d’harmoniser deux verbes : Oser et Penser. En effet, oser sans penser, c’est être impulsif. Penser sans oser, c’est être velléitaire L’harmonie en management postmoderne sera donc la capacité du manager à oser et penser en même temps pour faire de l’expérience une nouvelle connaissance. Un sacré défi mais aussi une vraie nécessité en milieu à priori très effervescent donc imprévisible !

Intention : L’intention à l’ère postmoderne sera la capacité du manager à donner une âme et une raison d’être à l’action de son équipe. Cette intention que l’on cultive est une manière d’être, un état d’esprit, un art de vivre qui caractérisent le projet porté par cette intention. Cette intention, c’est comme si c’était le mot de passe ou la signature de la tribu qui la déploie. Évidemment, la valeur ajoutée économique de cette intention est proportionnelle à sa spécifique d’une part et à la taille de son marché d’autre part.

Joie: Le plaisir se consomme, le bonheur se reçoit mais la joie se construit. La joie de vivre en tribu naitra donc de la capacité du manager à construire un art de vivre cultivant désir et volonté  car un désir sans volonté est stérile et une volonté sans désir s’épuise.

Kaléidoscope : La co-construction, la co-conception, la co-distribution, la co-maintenance, s’intensifieront pendant l’ère postmoderne. Tout naturellement, le manager postmoderne deviendra la force motrice de toute cette activité réticulée. La force motrice, mais aussi le garant de la cohérence et de la cohésion de ces ensembles kaléidoscopiques.  Là où le manager moderne incarnait la notion de compétition, le manager postmoderne incarnera la notion de co-opération.

Nomadisme postmoderneLiberté : le manager postmoderne réconciliera Liberté et Responsabilité. En effet, la liberté sans responsabilité c’est du laxisme et la responsabilité sans liberté c’est du harcèlement. Cette  réconciliation enverra à toute l’entreprise et à ses équipes un message très clair : nous respectons ce que tu es, qui tu es et ce que tu fais. En retour, soyons en toutes circonstances libres et responsables !

Magnification : La magnification c’est la capacité du manager à transmettre à son équipe une vision sublimée de la mission ou du métier en redessinant le réel. Le manager postmoderne c’est celui qui est à la fois hors du commun et vrai ! C’est comme s’il devait imaginer le réel ! Etre à la fois hors du commun et vrai, voilà peut être une définition très postmoderne du leadership pour ré-enchanter le quotidien !

Nomadisme : En période de rupture, nous vivons pratiquement tous un triple nomadisme en vivant quelque part entre l’ennui de la routine et la peur de l’inconnu, le besoin de raison et l’envie de passion ou encore le confort matériel et la pulsion spirituelle. Etre quelque part entre ces deux pôles est pour certains des errements regrettables. Pour le manager postmoderne, ce nomadisme sera souhaitable et indispensable pour vivre le réel d’une époque postmoderne dont le sens est de réconcilier ce que l’ère moderne avait soigneusement séparée (routine /inconnu, raison/passion, matériel/spirituel) sachant que l’harmonie est toujours un art conflictuel.

Opportunisme : L’ère postmoderne réhabilitera la notion d’opportunisme. Pour un manager postmoderne, être opportuniste signifiera avoir la capacité de faire converger mission et vocation. Cette convergence entre mission et vocation offrira cohérence, légitimité et noblesse à l’œuvre de chaque collaborateur. Faire coïncider sa vocation avec sa mission, voilà un opportunisme au service d’une logique économique et humaine.

Pilote : Le manager postmoderne aura, à l’image d’un excellent pilote un cap inflexible, un flair pour anticiper les bons et les mauvais coups et un œil aiguisé pour décoder l’environnement. Il sera donc déterminé, opportuniste (dans le bon sens du terme) et  attentif !

Qualité : Le nombre et la quantité naissent toujours de la fragmentation, de la division, de la confrontation avec un étalon arbitrairement défini. Le qualitatif, quant à lui, naît d’émergences non additives, mais multiplicatives et synergiques. Voilà résumé le génie qui permet de passer du  quantitatif au qualitatif.

Relier : Relier les choses qui ne le sont pas naturellement pour faire émerger quelque chose de nouveau est une des définitions de l’intelligence. Le manager postmoderne sera celui ou celle qui reliera des données pour construire une idée, des valeurs pour construire une éthique ou encore des hommes ou des femmes pour construire des réseaux, des communautés ou des tribus.

Synchronisation : Le postmoderne ce n’est plus travailler ou jouer, c’est jouer en travaillant. Le postmoderne ce n’est plus l’utile ou l’agréable c’est l’utile et l’agréable. Le postmoderne ce n’est plus la raison ou la passion : c’est la tète dans les étoiles et les pieds sur terre. Seuls les managers qui synchroniseront cette désintégration des codes conserveront une autorité aux yeux de leur collaborateur ou de leur équipe.

Tribu : Les managers postmodernes travailleront de en plus en plus en réseau voir en tribu au service de projets très engagés et de valeurs fortes. Le vrai patron à l’ère post moderne c’est le projet et les valeurs de la tribu, tout le reste n’est que bavardage. Frugalité oblige, ce projet, ce sera fromage ou dessert, beurre ou argent du beurre mais pas les deux !!! Cet art de la frugalité fera émerger à nouveau le sens du sacré et du vital.

Unicité: La vraie césure entre modernité et postmodernité est la différence essentielle qui existe entre l’unité et l’unicité. Alors que l’unité est fermée en elle-même, excluant la différence, la diversité, en bref l’existence de l’autre, l’unicité repose sur un assemblage harmonieux de l’hétérogénéité. L’unicité appliquée au management est donc la capacité du manager à passer de tous pareils à unique ensemble ! C’est en quelque sorte la magie de la tribu souvent composée de clones (unités) qui une fois unis deviennent, tous ensembles, uniques !

Vocation : Une des capacités majeures du manager postmoderne sera de faire converger mission et vocation. Cette convergence offrira cohérence, noblesse et légitimité à l’œuvre des collaborateurs. Faire coïncider mission et vocation occupera une place centrale dans l’économie  de demain guidée par la réconciliation du travail et du jeu et de la vie personnelle et professionnelle.

Watt : Le management moderne reposait sur l’addition de cadencement individuel. Le management postmoderne reposera sur une résonnance collective. Les Watts postmodernes illustreront donc la capacité du manager postmoderne à se faire entendre en transformant les mélodies individuelles en une symphonie collective !

X : Cette simple lettre illustre la capacité du manager postmoderne à devenir un anonyme au service d’un projet qui le dépasse et l’englobe à la fois pour transcender les limites et les obstacles rencontrés sur son chemin. Le manager moderne avait pour habitude de se distinguer. Le manager postmoderne aura pour habitude de s’intégrer !

Yo-Yo : imprévisibilité oblige, les effets Yo-Yo  des différentes ressources de l’entreprise vont s’accentuer ! Savoir gérer et traverser ses effets oscillants sans se désunir ni se décourager sera l’une des capacités les plus recherchées chez les managers à l’ère postmoderne.

Zigzaguer: Les longs fleuves tranquilles de l’ère moderne cèdent chaque jour un peu plus la place à des myriades de torrents turbulents et tumultueux. La visibilité cède la place à l’instabilité. Le permanent cède la place à l’effervescent ! La ligne droite ne sera donc plus forcément le chemin le plus court entre le point de départ et le point d’arrivée. Zigzaguer illustre donc la capacité du manager postmoderne à se faufiler entre les obstacles avec agilité et fluidité pour atteindre un objectif donné malgré les imprévus et les aléas !

 

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