So Happy 2* : la fureur de vivre !
La joie de vivre : une nouvelle intention de vie
Comme analysé dans la 1ère partie de notre article, notre prochaine raison de vivre devra construire un paradigme socio-économique viable et performant dans le temps pour relever les défis politiques, économiques et écologiques qui sont devant nous. Cette nouvelle intention du projet humain devra donc enrichir nos modèles sociétaux, sublimer la nature et la valeur de nos activités quotidiennes et optimiser l’utilisation de nos ressources. Si, comme nous le supposons, cette prochaine raison de vivre est la joie de vivre, ce nouvel art de vivre :
- enrichira l’élégance de notre éthique et la simplicité de notre ligne de conduite
- sublimera la noblesse de notre projet et la fécondité de notre logique.
- optimisera l’excellence de nos talents et la frugalité de notre écologie.
La joie de vivre : une expérience à vivre
Même si rien n’est écrit une chose est sure : La vie se construisant par sédimentation, la prochaine raison de vivre sera un héritage des cinq raisons de vivre des cinq derniers grands paradigmes socio-économiques. Si cette nouvelle raison de vivre devait être la joie de vivre, nous pouvons déjà qualifier cette joie de vivre en affirmant que :
- Sans sagesse, cette joie de vivre sera sans noblesse
- Sans ordre, cette joie de vivre se diluera et se perdra.
- Sans sacralisation, cette joie de vivre se vulgarisera
- Sans salut, cette joie de vivre se transformera en sainteté ou en culpabilité
- Sans liberté, cette joie de vivre sera aliénée à je ne sais quoi ou je ne sais qui.
La joie de vivre au cœur du management postmoderne
La joie de vivre est un art qui se construit. Elle ne va pas de soi. Elle occupe également une place bien particulière par rapport au bonheur ou au plaisir. En effet, le plaisir se consomme, le bonheur se reçoit et la joie de vivre se construit. La joie de vivre est une posture, un état d’esprit, une volonté avec donc la notion d’effort. La joie est plus consistante que le bonheur car la joie est ancrée dans le réel alors que le bonheur est idéaliste car ancrée dans l’artificiel. Le bonheur est un cadeau du hasard (c’est le loto). Il ne se construit pas. On hérite du bonheur. Le bonheur comme le plaisir viennent de l’extérieur alors que la joie de vivre vient de l’intérieur. Dit autrement, la joie est une progression alors que le bonheur est une projection et le plaisir une récompense. C’est précisément cette notion d’effort et de progression que recouvre la joie de vivre qui nous permettra de faire face aux défis politiques, économiques et écologiques à venir.
Essayons en quelques mots de formaliser les possibles et surtout les souhaitables pour que cette progression et ces efforts nous aident à dépasser et transcender les limites actuelles de notre systèmes socioéconomiques mourant !
En pratique c’est faire converger vocation et action pour plus de cohĂ©rence. La vocation s’oppose Ă l’illusion. La vocation c’est ce qui nous grandit, c’est ce qui nous exalte, c’est ce qui nous Ă©lève. Faire converger vocation et action permet de faire Ă©merger l’ ivresse du rĂ©el pour crĂ©er et libĂ©rer de la valeur ajoutĂ©e et donner un sens et une orientation Ă nos projets. Quand on est dans sa vocation ont fait des efforts (se dĂ©passer, se transcender) sans souffrir c’est-Ă -dire sans se briser, se dĂ©truire, s’épuiser ou se torturer. Sur l’axe du temps le projet doit rĂ©sonner entre passĂ©, prĂ©sent et futur. Sur l’axe de l’espace, le projet doit rĂ©sonner entre d’oĂą je viens, qui je suis et ou je vais ?
La fécondité de la logique
En pratique c’est produire des actes, des pensées et des solutions exclusivement au service de son intention pour atteindre toujours plus de consistance. Produire au service de son intention permet de faire émerger l’indicible mystère de notre logique qui fait de nous des acètes qui s’opposent aux indolents que rien ne touchent, aux paresseux que rien ne bougent, aux nonchalants que rien ne motivent et aux mollassons que rien ne forgent. Produire au service de sa vocation nécessite de mettre son ego au service d’une vocation et non d’une illusion car la fécondité a besoin du réel. Attention, l’ego va plus spontanément vers l’illusion que vers la vocation !
L’élégance de l’éthique
En pratique c’est choisir librement et agir volontairement pour plus d’indépendance. Cette liberté et cette volonté fait émerger l’impertinence de celui qui vit sa vie et pas celle d’un autre. L’élégance de l’éthique nait toujours d’un sentiment de responsabilité. La responsabilité c’est la liberté de choisir et la volonté d’agir. Ainsi, on comprend qu’il ne peut y avoir de responsabilité sans liberté et de liberté sans responsabilité. Autrement dit, on est responsable que si on a un choix à faire et on a une vraie éthique que si on choisit librement et volontairement. C’est la raison pour laquelle les masses ne réclament jamais leur liberté car elles ne veulent pas de responsabilité. Les masses réclament une morale qui est une éthique collective dispensant de toute éthique individuelle et donc de toute responsabilité.
La simplicité de l’hygiène de vie
En pratique c’est plus de simplicitĂ© et plus de lĂ©gèretĂ© pour plus de fulgurance. Faire simple fait Ă©merger l’allĂ©gresse de nos actions, de nos Ă©changes et de nos comportements.Â
L’excellence des territoiresÂ
En pratique c’est faire résonner nos potentiels (notre dedans) et les opportunités (notre dehors). Exploiter et explorer tous nos possibles fait émerger la connaissance par reliance des savoirs, des valeurs par reliance des comportements et des attitudes ou encore des réseaux par reliance des hommes et des femmes.
La FrugalitĂ© de l’écologieÂ
En pratique c’est s’entrainer Ă faire beaucoup plus avec beaucoup moins pour contrer l’impermanence. Cette impermanence fait Ă©merger la jouissance indispensable pour apprĂ©cier la frugalitĂ© de notre Ă©cologie. Les trois ennemis principaux de la frugalitĂ© sont gloire, fortune et pouvoir tous les trois stimulĂ©s par l’ego. La frugalitĂ© c’est s’élever et non s’étaler ou s’enterrer.Â
Rien n’est écrit…mais une chose est certaine : l’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. A ce titre, la joie de vivre est à l’origine d’une liberté qui agit comme un ressort qui nous allège, qui nous éclaire et nous élève par simplicité et par légèreté alors que le bonheur et le plaisir agissent plus comme des matelas qui nous enchainent et qui nous endorment par confort et facilité. Pour conclure, attention : l’égo est un bon esclave et un piètre maitre…En effet, l’Ego cherche plus la facilité et le confort que la simplicité et la frugalité. L’ego nous met plus facilement dans un matelas que sur un ressort…en s’intéressant plus à l’avoir (plaisir et bonheur) qu’à l’être et au devenir.
*d’après le « Petit traité de la joie de vivre » de Marc Halévy Edition Dangles