Re-synchroniser pour trouver un nouvel élan vital.
Comment re-synchroniser la politique et l’économie avec la réalité de tous les jours ?
Le divorce entre les entrepreneurs et les élites politiques est désormais consommé. En effet, le modèle politique a peu à peu perdu contact avec l’économie réelle (par opposition à l’économie virtuelle issue de la financiarisation de l’économie).
Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement par une erreur méthodologique.
En effet, les politiques continuent de vouloir faire rentrer la réalité des choses dans un modèle établi, en l’occurrence un modèle technocrate et abstrait.
Chacun comprendra facilement que la « réalité théorique » issue de ce modèle est parfois fort éloignée de la réalité pratico-pratique très concrète vécue par les gens qui travaillent et qui entreprennent au quotidien sur le terrain.
Comment, malgré ce fossé apparent, re-synchroniser la politique et l’économie réelle avec les réalités de tous les jours ?
En exigeant des élites politiques et économiques qu’elles changent de logiciel! L’ère moderne voulait tout expliquer et tout maîtriser par un modèle rationnel, technocrate et financier. A force d’approximations et d’affirmations de plus en plus fausses « pondues » par ce modèle de plus en plus obsolète, c’est tout le contraire qui c’est produit !
Enfermées dans leur « modèle d’ivoire », les élites politiques ne maîtrisent plus rien. Pire, elles pénalisent ou culpabilisent la plupart des gens qui produisent et qui fabriquent la richesse et la valeur ajoutée de notre pays.
Pour que 2013 et les années qui suivent soient réellement des années utiles, nous devons passer à autre chose, nous devons tourner une page! Arrêtons d’expliquer les choses par des raisonnements de plus en plus démagogiques et commençons (ou plus exactement recommençons) par présenter les choses honnêtement et concrètement telles qu’elles sont vécues par les entrepreneurs sur le terrain…
Cette différence, apparemment anodine entre explication et présentation des choses, mérite un développement pour illustrer l’erreur méthodologique dont nous parlions quelques lignes au dessus.
En effet, derrière toute tentative d’explication, il y a une modélisation causale, une recherche de LA cause ou, à tout le moins, du très petit nombre de causes que l’on croit suffisantes pour faire entrer le phénomène dans une logique déterminisme et linéaire : si ceci(s) alors cela. Or ce mode causal ne fonctionne que pour les processus les plus élémentaires qui répondent aux principes du mécanicisme. Dès lors que le processus monte dans l’échelle de la complexité, le nombre des « causes » à incriminer devient infini puisque là , tout est cause et effet de tout. Or le monde en général et le monde économique en particulier vit un saut de complexité sans précédent. C’est la raison pour laquelle l’explication par la causalité mécanique doit être abandonnée et le principe d’émergence convoqué : un phénomène local surgit du fait d’une situation locale, fruit d’une causalité globale. On retrouve ici le sens qu’il faudra donner à la resynchronisation entre un modèle politique forcément global et une économie forcément locale. Pour parvenir à cette salutaire resynchronisation pour l’emploi et la compétitivité de notre pays, les élites doivent reconfigurer leur pensée et passer à la présentation des choses en abandonnant les « solutions » mécanistes forcément en échec. Cette substitution de l’explication des choses par la présentation des choses serait un changement méthodologique majeur et salutaire capable de faire surgir des émergences créatrices de valeur ajoutée entre le monde politique et économique tant au niveau global que local.
Ainsi, les élites de demain ne seront plus ces technocrates supposés intelligents qui expliquent les choses à des gens supposés les écouter et les croire !
Les élites de demain seront des entrepreneurs éclairés et ancrés dans l’économie réelle et dont le rôle consistera à présenter les choses telles quelles sont aux concitoyens grâce à un modèle méthodologique adapté aux phénomènes observés et capable d’apporter des solutions adéquates aux problèmes posés.
Charge aux concitoyens, une fois éclairés, de s’organiser, individuellement ou collectivement, pour devenir autonomes, créatifs et responsables !
Puisse 2013 être l’année « zéro » de cette nouvelle ère qui verrait la réhabilitation d’une politique favorisant et facilitant la vie d’entrepreneurs libres et responsables ! Ainsi, nous aurions au moins une chance de re-synchroniser le modèle politique et le modèle économique pour retrouver un élan vital !