Le management : la vérité si je mens !
Pour commencer, parlons vrai !
Chaque être peut devenir quelque chose, mais aucun ne peut tout devenir. Chacun développe ou pas ses propres compétences et ses propres talents. Nier ce développement en management, c’est faire le lit de l’arrogance et de l’orgueil en se persuadant que l’on peut tout être et tout devenir en attisant le ressentiment de jalousie voir de haine envers ceux qui réussissent là où l’on échoue (souvent par ignorance de soi). S’accepter et s’assumer en management, c’est s’aligner sur soi en oubliant la notion d’égalitarisme qui n’est souvent qu’un simple démagogisme. Il faut tout faire pour devenir ce que l’on peut être. Voilà peut-être la vraie définition du courage, de la volonté et du désir en management. Mais on ne peut pas tout devenir et c’est là que commence l’humilité !
En management, il y a ce qui se dit et puis il y a ce qui se vit
Nous n’aimons plus le mot « discipline » et encore moins l’idée qu’il exprime. C’est bon signe. C’est que nous en avons besoin. Il est temps que chacun reprenne le contrôle sur lui-même. Il est temps que chacun se réapproprie sa propre vie, ses propres talents et tares, ses propres élans et peurs. Il est temps que chacun se reprenne en charge et redevienne responsable de lui-même et de son propre devenir. En management, comme ailleurs, il est temps que cessent la zombification normalisée, la conformité permanente, l’uniformisation mécanique. Il est temps que les managers s’emparent du réel et se défassent un peu des modèles toujours réducteurs rarement moteurs. La vraie vie, en entreprise comme ailleurs, est d’abord celle que je vis avant d’être celle qui se dit. Au fond, en management presque tout se vit, le reste n’est souvent qu‘apparences, mirages, illusions, poudre aux yeux, spectacles ou encore facticités.
En management, l’égalité est une absurdité
En management, l’égalité est une absurdité car elle mène à une uniformité délétère. En effet, à force d’être considérés comme tous égaux, on devient aussi tous interchangeables. Il est tout de même curieux que, pour tant de monde, « inégalité » soit synonyme de « injuste ». L’inégalité est un fait. L’injustice est un sentiment. On peut trouver injuste une inégalité. Mais l’inégalité n’est pas injuste en soi. Au contraire, on peut trouver terriblement injuste une égalité forcée, imposée, contre-nature. Le problème en management n’est pas l’égalité ou l’inégalité mais bien l’harmonie et la synergie des différences !
En management, la diversité est une donnée pas une finalité
En entreprise la diversité n’est pas une finalité mais une donnée. La finalité est de faire de la diversité une unicité c’est-à-dire « devenir unique ensemble » sans tomber dans le piège du « tous pareils ». En management, cette problématique pose trois questions :
- Comment s’unir sans s’appauvrir ?
- Comment fusionner sans s’effacer ?
- Comment se mélanger sans se dénaturer ?
Au-delà d’une unité de façade, construire une unicité sans tomber dans l’égalité ou l’informité à tout prix, pose la problématique de s’intégrer et de se distinguer à la fois. Et le besoin de se distinguer et de s’intégrer pose la problématique de manager sa liberté : sa liberté d’action, sa liberté d’interaction et sa liberté d’indépendance. Une chose est certaine : On ne naît pas libre, on n’est pas libre, on le devient ! Et le chemin pour devenir libre passe par un difficile et long travail intérieur à mener sur trois voies parallèles : la clarté de ce que l’on incarne, la rigueur sur ce que l’on veut et la force de ce que l’on fait. Très concrètement, voilà trois voies pour aider les gens en management à redevenir libres et responsables sans les étouffer, sans les choyer, sans les matraquer, sans les uniformiser.
Le management a besoin d’une nouvelle musique !
Au fond, dans les entreprises ce que les gens attendent c’est une nouvelle musique. Mais sur quoi repose la musique ? Elle repose sur trois piliers : le rythme, la mélodie et l’harmonie. En véritable musicien du management, parions que le manager postmoderne fondera donc son management sur :
- Un rythme oscillant entre durée et intensité pour nous rassurer et nous bousculer à la fois
- Une mélodie nous aidant à « réussir dans la vie » et à « réussir notre vie
- Une harmonie capable d’intégrer le serviteur et de distinguer le leader qui existent au fond de nous.
Sens et management : quelques bonnes questions à se poser
Si le sens des choses est très souvent au cœur des problématiques d’entreprise c’est que, contrairement aux idées reçues, le sens des choses ne supporte ni modèle ni utopisme ni idéologie. Sortir le management du réel pour le faire rentrer dans un modèle, dans un idéal ou dans une utopie c’est comme sortir un poisson de son eau tumultueuse pour le mettre dans une piscine chlorée peinte en bleue ! Au fond, trouver un sens aux choses que l’on doit faire (ou que l’on doit faire faire aux autres) passe obligatoirement par la réponse à cette terrible question : « Pourquoi (ou pour quoi) es-tu fait ? ». Commencer à répondre à cette question, c’est commencer à répondre, avec ou sans aide, à ces questions :
- Qu’est-ce que je veux ? Notion d’intention, de projet
- Qu’est-ce que je possède ? Notion de potentiel, de patrimoine
- Qu’est-ce qu’il me faut ? Notion de ressources disponibles ou à puiser
- Qu’est-ce que je suis ? Notion de valeur, d’éthique, d’organisation,
- Qu’est-ce que je fais ? Notion d’activité, de savoir-faire, de travail
Le sens est un chemin assez mal balisé en management…pour l’instant
La quête de sens passe souvent par la célèbre formule : « connais-toi toi-même ! ». Pour progresser, le « oublie-toi toi-même » semble parfois plus adapté pour cette quête de sens. Le sens ne dépend pas en effet de qui « Je suis » mais de là où l’on va et de comment on y va ! L’apparence, c’est-à-dire le fameux « connais-toi toi-même » est en effet au sens ce que la vague est à l’océan : un leurre éphémère finissant par s’échouer. Au-delà de cette futile apparence reste donc l’essentiel, la constance, la cohérence et la consistance c’est-à-dire la lame de fond générée par l’océan. C’est cette lame de fond, bien souvent oubliée et ignorée, qui donne une direction, une signification et une sensation a l’apparence des vagues. Il en va de même pour le sens en entreprise. Nos apparences jouent le rôle des vagues et nous donnent qu’un vague reflet de notre réelle direction, de notre réelle signification et de nos réelles sensations. A force d’être développé, notre ego (le fameux connais-toi toi-même) parvient paradoxalement à laminer notre lame de fond (notre destin) par trop d’apparences et trop peu de constance, de cohérence et de consistance. Alors « oublions nous un peu » en nous mettant au service de notre destin en répondant à cette terrible question : pourquoi (ou pour quoi) es-tu fait ? Le sens des choses et de notre action, en entreprise comme ailleurs, émergera alors plus intensément et plus densément en dépassant et transcendant les vagues à l’âme de notre ego. Que chacun prenne donc, ici et maintenant, ses responsabilités et le bon sens reprendra le dessus…enfin !