Management de notre société : Peut-on (encore) choisir son avenir ?
Management de notre société : A droite, à gauche, en haut, en bas ?
La société ne veut plus être un simple objet balloté de droite à gauche ou de bas en haut au fil des élections. La société se rêve aujourd’hui en vrai sujet en revendiquant d’avoir « voix au chapitre ». Mais un problème peut en cacher un autre ! En effet, en étant divisée, éclatée et laminée dans ses intentions, la société n’a pas (encore ?) de « projet commun » et encore moins de « trajet commun » pour construire et avancer une alternative crédible face aux politiques. Cette absence d’intention collective de la société aboutira à une inéluctable communautarisation de la société et satellisation de la politique pour le pire comme pour le meilleur. Ceci étant dit, en sociologie, comme ailleurs, la protestation n’est pas la révolution. Pour que la protestation passe à la révolution, il faut que derrière la contestation, il y ait une « offre idéologique » capable de porter une mobilisation affective de masse. A l’évidence, nous ne sommes absolument pas dans ce type de situation. En revanche, des mouvements de type « nuit debout » ou « les insoumis » symbolisent très bien, de par leur médiatisation, la révolte individuelle transportée dans l’espace public.
Management de notre société : Nous ne sommes pas forcément très cohérent !
Les crises successives que nous connaissons depuis bientôt trente ans soulèvent avec de plus en plus de force les contradictions inhérentes qu’il y a en nous. Alors que le travailleur est soucieux de ses droits sociaux, le consommateur veut tout, tout de suite, et au plus bas prix. Résultat des courses : Alors que le citoyen est consterné par tout ce qui se passe, l’individu est recroquevillé sur ses intérêts personnels. Ces contradictions révèlent la grande divergence entre nos besoins et nos envies et expliquent en grande partie les déchirures qui lézardent notre société en ce début du XXIème siècle. Toujours tiraillée entre des intérêts contradictoires, notre société est pleine de gens qui se croient antilibéraux la semaine ce qui ne les empêche pas d’être profondément libéral « à l’insu de leur plein gré » le week-end. L’une des illustrations les plus éclairantes de ce paradoxe est de constater le nombre croissant de « castes » de tous bords prendre d’importantes libertés individuelles en termes de comportement démocratique sans se soucier un instant qu’un des principes fondamentaux de la démocratie est que chacun accepte d’obéir aux lois qu’on s’est collectivement fixées.
Management de notre société : prise de conscience ou élévation de conscience ?
Pour sortir des limites et des impasses actuelles, partons de l’idée que notre conscience est un lieu de confrontation entre notre « dedans » et notre « dehors ». Cette idée nous aide à comprendre qu’une société qui élève son niveau de conscience est une société qui élargit son lieu de confrontation entre son « dedans » et son « dehors ». Le monde extérieur n’ayant pas pour raison d’être la satisfaction de notre petit monde interne, élever son niveau de conscience nécessite pour un individu comme pour une société de faire dialoguer son « dedans » (notre vécu, notre ressenti, nos désirs, notre vocation, notre destin, notre mémoire, nos talents …) et son « dehors » (la réalité des faits, les opportunités qui se présentent, les paradoxes qui émergent, les besoins des autres, les compétences demandées,). Les deux finalités de ce dialogue (pour un individu comme pour une société) sont bien entendu de sonder parallèlement la profondeur de son dedans et l’ampleur de son dehors pour se donner le maximum de chance de s’intégrer et de se révéler donc de s’accomplir en pleine conscience.
Management de notre société : les 4 degrés de notre accomplissement
A l’évidence, la profonde mutation socio-économique que nous traversons est à l’origine de la plupart des remous socio-économiques que nous pouvons observer au quotidien. Nous vivons une époque où nous pouvons parfois avoir le sentiment que les courageux et les travailleurs font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir pendant que les fainéants et les crétins font ce qu’ils veulent en semant partout la zizanie. Vivons-nous en « méritocratie » en « voyoucratie » ou en « médiocratie » ? Cette question semble animer le débat politique et pourtant, elle passe à côté de l’essentiel. En effet, le drame de notre époque est que nous avons perdu le fil de notre accomplissement. Pour ré-enchanter et réinventer l’aventure sociétale, il est surement temps de se rappeler les quatre degrés de tout accomplissement pour que chacun puisse prendre sa part de responsabilité dans le management de la société de demain sans se cacher derrière son petit doigt :
- Degré 1 d’accomplissement. On est en pleine servitude en étant réduit à un simple objet balloté de droite à gauche ou de haut en bas (le fameux déclassement) avec tous les comportements déviants engendrés par ce ballottement.
- Degré 2 d’accomplissement. On devient généralement capable de révéler certaines de nos potentialités. Avec ce premier degré, on passe d’objet à sujet mais on reste cependant assez narcissique en se limitant à ses intérêts particuliers.
- Degré 3 d’accomplissement : On devient capable d’intégrer nos potentialités au service d’une activité dépassant et transcendant nos intérêts particuliers dans un projet au service du bien commun
- Degré 4 d’accomplissement : On devient capable d’assouvir notre besoin de s’intégrer et de se révéler dans un projet au service du bien commun qui fait sens en sachant que le sens n’est jamais là où l’on est mais là où l’on va d’où la notion de trajet, de dynamique, de devenir et d’avenir
Le management de la société de demain : entre sagesse et liberté ?
Ces quatre degrés d’accomplissement sont, au fond, pour chacun de nous une leçon de sagesse et de liberté car bien évidemment nous sommes tous alternativement objet ou sujet dans tel ou tel projet ou trajet. Notre responsabilité est simplement de l’être ou de le devenir en pleine conscience pour que chacun retrouve la Liberté et la Sagesse dont toute société a besoin pour que chacun s’accomplisse pleinement.