Petit florilège des grandes maladies du management
Les entreprises, comme les êtres humains, peuvent souffrir de troubles de la personnalité. Les plus graves sont :
- La schizophrénie : l’entreprise est déchirée entre les injonctions paradoxales dues à un contrôle accru et les vertus prônées de l’autonomie
- La dépression : l’entreprise souffre d’une apathie avec comme conséquence une agressivité, un repli sur soi
- L’autisme : l’entreprise a tendance à se couper du marché, par délire ou suffisance technologique
- La boulimie : l’appétit de l’entreprise est sans limite … le plus souvent pour une croissance externe hasardeuse
- L’anorexie : l’entreprise a l’obsession de la maigreur et de la réduction des coûts…avec toutes les conséquences humaines que l’on connait
Ces troubles finissent toujours par affecter plus ou moins gravement les organisations. Certaines entreprises ressemblent à un grand corps malade et anémié dont toute la sève vitale a été sucée. Ces troubles agissent en général comme des parasites. A petite dose, ils sont supportables mais à forte dose, ils deviennent létaux !
Pour terminer cette année 2019, illustrons à travers un petit florilège, ces maladies managériales parasitant les organisations…pour mieux les comprendre et aussi mieux les nommer.
- Si Coluche était encore vivant, il aurait certainement dit : Dans les entreprises avec un management directif, c’est « ferme ta gueule » alors que dans les entreprises avec un management participatif, c’est « cause toujours » !
- Devant une « grande gueule », dites-vous toujours que le « vers est dans le bruit…
- A force de se sucrer sur le dos de leur équipe, la note commence à être salée pour les collaborateurs des petits chefs !
- Il est surprenant de constater le conservatisme managérial des entreprises libérales !
- En management comme ailleurs, les obsessions (de la mesure par exemple) agissent comme les démons : elles consomment beaucoup d’énergie sans rien produire de bon !
- N’en déplaise à certains, en management comme ailleurs, la reconnaissance ce n’est pas « vous me devez bien ça parce que je le vaux bien » et l’égalité n’est pas « il l’a, pourquoi pas moi ? »
- En management comme ailleurs, certains haïssent ceux qui les font avancer car ils dérangent leur grande médiocrité et/ou leur petit confort.
- Ce que ne comprend pas un piètre manager peut en réalité se résumer ainsi : On sait ce que les gens veulent vraiment dire que lorsqu’ils sont libres de vous le dire… et pour être libre de vous le dire, ils doivent avoir le choix de dire autre chose que ce que l’on veut (ou peut) entendre !
- Le top management est complétement hors sujet quand il s’enlise dans un rapport de pouvoir entre grands chefs en oubliant de donner sens et valeurs à l’organisation
- En management comme ailleurs, quand tu t’acharnes à vouloir sauver un modèle usé contre une réalité émergente, tu es dans le déni. Cette posture est (éventuellement) rassurante à court terme mais dévastatrice à moyen et long terme
- Une des grandes problématiques dans les entreprises est que beaucoup de gens sont à la fois dépendants de leur hiérarchie et convaincus qu’elle ne comprend pas ce qu’ils vivent au quotidien
- Dans les entreprises aujourd’hui, trop souvent le manager n’est plus celui qui fait rêver (un leader) ou celui qui te paie (un entrepreneur) mais celui qui est payé pour te dire ce qu’il faut faire !
- Vouloir faire progresser une personne sans volonté de sa part est aussi absurde que de réveiller un dormeur pour lui conseiller de bien dormir !
- Contrairement à l’intelligence artificielle, la culture d’une entreprise ne se décrète pas avec la dernière mise à jour des algorithmes pondus par le comité de direction !
- Dans certaines entreprises, le management est un peu comme la maladie d’Alzheimer : Incurable, pénible à vivre et ne se rappelant de rien (ce qui explique les redites souvent inutiles)
- En management comme ailleurs, voici la seule chose que peut vous promettre un incompétent : En ne faisant rien, je ne vous coûte pas plus cher et je vous évite erreurs, pertes, gaspillages et mécontentements
- En management comme ailleurs, un abruti est celui qui pense que l’ignorance arrogante peut supplanter la connaissance éclairante !
- Certains managers préfèrent avoir une bonne image en haut plutôt que de répondre aux vraies aspirations d’en bas !
- La conscience de certains managers se limite à décrocher le poste puis à prendre le sens du vent pour durer dans le poste.
- Compenser un vide managérial par la virulence des postures est une illusion qui ne dure pas très longtemps !
- A force de scier la branche qui les nourrit, certains piètres managers n’ont déjà plus que de la sciure à vendre !!!
- Ce qui est parfois surprenant avec les jeunes cons, c’est leur propension à devenir de vieux cons.
- En management comme ailleurs, les tyrans et les démagogues ont un point commun : ils phagocytent les pouvoirs en manipulant leur public
- Il existe plus de managers peureux que de manager curieux et la peur rend agressif !
- En management, l’anxiété survient quand le système crée des perspectives incertaines aux enjeux importants
- Toute règle engendre ses propres tricheries et ses propres tricheurs et plus il y a de règles et plus il y a de tricheries et de tricheurs…voilà résumé, le mécanisme larvé de toute bureaucratie
- Dans les années à venir, il sera difficile de devenir manager si vous ne pouvez pas imaginer être contrarié par des opinions n’ayant pas reçu votre autorisation
- En management, se tenir fermement à la rampe d’un édifice qui s’écroule est une prise de risque et une perte de temps inutile
- Chez certains (vieux) managers, il est difficile de savoir s’ils n’aiment pas les jeunes ou s’ils ont peur de ne plus être jeune !
- Le bon manager préfère toujours convaincre que vaincre ! Oui mais n’oublions pas qu’ un bon management ne vise pas la vérité (laissons cela à l’idéologie) mais l’utilité et l’opérationnalité !
- En management, en cas de conflits, les petits chefs se vengent, les plus dociles pardonnent , les grands leaders ignorent !